Espagne

El buen camino 20/08/14


Ca y est, le cin'énergie a atteint l'Espagne ! Nous sommes actuellement à Burgos et ici, tout le monde croit que nous sommes en route pour le chemin de Compostelle. Il est vrai que nous croisons des pèlerins un peu de partout, en vélo, ou même à pied sur la route nationale à côté des camions, rien ne les arrête !
Sur la route de Burgos

Paysage de Castilla y León
















petit passage par Espelette !



Après notre séjour chez Jenofa dans le pays basque français, nous avons traversé les pyrénnées par le petit col de Otxondo avant de redescendre sur Santesteban. Du côté espagnol, le basque est encore plus parlé, à l'école, en famille et les noms de ville sur les panneaux deviennent un peu imprononçables. Comme du côté français, les paysages sont verts verts verts.
Avec Jenofa, au pays basque français
Nous continuons les petits cols direction le sud ouest. Notre journée est souvent ponctuée par les sautes d'humeur de la chaîne de Lucia qui s'est cassée au total 4 fois dans les 200 derniers kilomètres. Nous sommes donc obligées d'enlever deux maillons par deux maillons, jusqu'à ce que le tonton Jean Pierre qui travaille chez Mavic nous explique que c'est tout à fait normal et que les chaines Schimano ne peuvent plus se refermer sur elles même sans maillon spécial. Nous sommes donc obligées d'en racheter une à la prochaine ville.

Arrivée dans la vallée industrielle
Avec Juanjo et sa famille à Vitoria !
Bivouac derrière un mur de paille pour se protéger du vent


Après notre ultime descente des montagnes basques, nous entamons la longue remontée de la vallée méga industrielle qui mène à Vitoria Gasteiz. 70km sur une petite route qui longe l'autoroute, un pur plaisir. Le vent change de sens assez souvent et notre humeur avec ! Nous sommes également surprises par des soirées très fraiches qui nous obligent même à mettre la polaire pour pédaler !



Après Vitoria, nous traversons l'enclave de Burgos dans la région de Navarre. Un petit bout de terre d'une région abandonné dans une autre, un souvenir de l'époque féodale ? Le paysage a     complètement changé depuis le vert basque,         nous sommes passées aux champs de blé qui       s'étendent sur les collines environnantes. Nous   sommes ensuite obligées de prendre la route       nationale 1 jusqu'à Burgos. Un gros axe routier qui là encore longe l'autoroute, c'est dire que les options de routes parallèles ne sont pas nombreuses. 

Nous continuons de rendre visite à beaucoup de Warmshowers en Espagne aussi : après notre court séjour chez Juanjo à Vitoria, c'est désormais Alvar et Alexia qui nous accueillent à Burgos. Toujours l'accueil y est chaleureux et c'est pour nous une bonne occasion de découvrir la ville et de parler de notre projet.

Cathédrale de Burgos

Vent de face vers Cadalso ! 28/08/14



Ca y est, le cin'énergie est enfin arrivé à Cadalso chez nos amis qui nous attendaient depuis quelques jours.
En Cadalso avec Pauline, Damien, Clementine, Thomas, Coline, Lydia et Adrien 

À Burgos avec Alvar et Alexia

Même après notre départ de Burgos, il n'a pas été rare que l'on nous prenne pour des pèlerines... Plusieurs fois, une voiture ralentit à notre passage et nous crie : "Esto no es el camino de Santiagoooooo ! Se estan equivocando !" (Ca n'est pas le chemin de St Jacques, vous vous êtes trompées de route !).







Le chemin de St Jacques est une institution ici, tout le monde en parle et on entend des vertes et des pas mûres. Sergio à Valladolid nous raconte la véritable course de certains pèlerins pour avoir de la place à l'auberge suivante, les poussant parfois à se lever à 5h du matin ou à prendre le bus pour être sûr d'arriver à temps... Notre conclusion avec Lucia pour développer le tourisme à vélo en France est de trouver un saint du vélo, lui approprier un itinéraire et les cyclistes viendront !
Après Vitoria Gasteiz et Burgos, nous continuons notre diagonale vers le sud ouest en commençant par le magnifique village médiéval de Palenzuela (origine certaine du nom de famille de Lucia). Bien que l'on n'y trouve aucune trace de ses potentiels ancêtres, Palenzuela reste un joli petit village avec ses ruines de chateau, ses habitants sympas, ses 3 églises et ses dizaines de chats.
Nous plantons la tente juste de l'autre côté du pont. Petit contrôle de police matinal, le premier ! Sûrement un voisin effrayé par l'arrivée de  vélos chargés. Contrôles des passeports et tutti quanti.

Château de Palenzuela

A Valladolid, nous sommes reçues comme des reines chez Sergio et Margarita,  2 super warm shower avec qui nous passons la soirée à discuter et qui nous emmènent faire un tour de la ville en nocturne. Nous comprenons la petit rivalité entre Burgos et Valladolid par le choix de la capitale de Castilla y Leon (où Valladolid a gagné). Ils nous racontent également que les deux villes ont un jour été capitales espagnoles (dans les années 1800). Nous passons devant la maison de Cervantes et un des quelques 10 lieux dans le monde où est censé être enterré Christophe Collomb. On y croit, encore une
 fois, c'est bon pour le tourisme !

A Valladolid, nous réalisons également notre premier interview en Espagne. Pablo Rodero de l'association AVEBIOM accepte gentiment de nous voir un dimanche matin. Avebiom est une association regroupant de nombreuses entreprises en lien avec la biomasse en Espagne. Il nous explique la spécialité de l'Espagne dans l'utilisation des pommes de pin et des noyaux d'olives en tant que Biomasse.


Nous nous dévions donc un petit peu de notre route pour entrer dans LA zone connue pour la culture de pins en Espagne. Nous sommes gentiment reçues par la créatrice de l'entreprise Biomasas Herrero qui nous explique le fonctionnement de l'entreprise. Lors de notre passage en Andalousie, nous souhaitons également visiter une usine de transformation de noyaux d'olives en Biomasse, vous devrez donc attendre un peu pour voir la nouvelle vidéo !

Après Valladolid, nous commençons vraiment à sentir la chaleur. Le soleil tape et nous roulons maintenant en manches longues et pantalon. Mais la chaleur nous dérange beaucoup moins que ce vent omniprésent, de face bien entendu, qui nous oblige à forcer dans les descentes pour atteindre le 13km/h. Plusieurs jours de suite, il nous souffle à l'oreille de changer de route toute la journée. Le vent nocturne complique également le choix d'un endroit pour planter la tente. De peur que les arceaux ne se cassent, nous demandons aux habitants un petit endroit pour dormir, nous appelons le maire,  mais lui aussi nous envoie vers un terrain vague miteux. Les espagnols que nous croisons ont un sens profond de la propriété et nous peinons à nous faire inviter pour planter la tente. De désespoir et fatigue, nous terminons à l'hôtel. Levées à 6h du matin pour éviter le vent, mais à 7h30 quand nous enfourchons les vélos, il est déjà bien là.

Le lendemain après Salamanca, rebelote, nous passons 2 heures à trouver un endroit pour planter la tente. Ayant vu une grande grange pleine de ces murs de paille que nous croisons depuis notre arrivée en Espagne, nous essayons de demander aux maisons avoisinantes si nous pouvons planter derrière. Nous sonnons à plusieurs immenses propriétés, la première dame qui nous ouvre nous met en garde : "Attention, la semaine dernière, il y avait tellement de vent que plusieurs bottes de paille sont tombées et ont tué quelqu'un qui était derrière". Nos doutes s'estompent en retournant à la grange : de nombreuses bottes sont à terre et il n'est pas difficile à imaginer que 1000kg de paille puissent écraser quelqu'un. N'ayant pu obtenir que de la pastèque, nous continuons notre route et finissons par nous faire inviter dans le jardin du gardien de l'urbanisation La Rad, village, privé, fermé, gardé, dont nous profitons bien de la piscine !





Le vent nous laisse ensuite en paix pour terminer les 140km qui restent avant de rejoindre Cadalso. Descente du dernier col à  21h30 sur une magnifique vallée verte de chênes et de pins. Aujourd'hui, pas de vélo, mais une projection dans le village ce soir, Lucia termine juste d'arranger les sous titres sur la vidéo d'Oxalis. Départ demain ou après demain direction Almendralejo où nous attend une tante de Lucia puis Séville.








La chaleureuse andalouse ! 04/09/14


Nous passons deux jours forts sympathiques avec les amis à Cadalso. Baignades à la rivière, dégustation des spécialités locales, guitare au bar, avalage de madelaines. Nous en profitons également pour traduire les courts métrages en espagnol et réaliser une projection dans la cave de chez Lydia.
Bivouac avec Adrien, Lydia et Damien



Nous rallions Cacéres en un seul jour grâce à Adrien, Lydia et Damien qui viennent nous rejoindre pour le bivouac du soir et en profitent pour porter nos affaires, une exception bienvenue ! Nous faisons nos premiers tours de roue sur la N630 que nous suivrons ensuite pendant près de 300km jusqu'à notre arrivée à Séville. En effet, après la construction de la nouvelle autoroute non payante, l'ancienne nationale a été pratiquement délaissée. Une aubaine pour les cyclistes : super goudron, paisibilité et pas trop de montées !

Avec Marta et sa famille à Almendralejo
Nous faisons étape chez Marta et sa famille à Almendralejo. Marta est une tante de Lucia qui a émigré en Espagne il y a plus de vingt ans. Lucia retrouve avec plaisir l'accent argentin !

Ici, il ne faut pas nous lever trop tard pour profiter des heures "fraiches" de la journée pour pédaler. Pendant la siesta (de 14 à 17h), pas question de mettre le nez au soleil.

Là encore nous empruntons une bonne partie du chemin de St Jacques : la Ruta de la Plata. Nous descendons non sans émotions l'ancienne route par laquelle remontait l'argent et l'or extrait d'Amérique du Sud pour redorer l'Europe. Nous aurons l'occasion de la recroiser plus tard, rien qu'en longeant le rio de la Plata en argentine !

El Toro

Dans de nombreux villages, nous voyons des affiches pour des corridas. Nous nous rapprochons en effet du coeur historique de la tauromachie situé dans les environs de Séville. Pour nous rappeler cette tradition espagnole, plusieurs grands taureaux noirs sillonnent notre route.





Projection à Séville
Et voilà deux jours que le cin'énergie fait étape à Séville.  Isabel et Gonzalo, propriétaires d'un atelier/magasin de vélos nous ont gentiment prêté leur salon. Isabel anime également un programme mensuel d'une heure dans une radio locale et nous sommes ses invitées d'honneur ! Une heure pour parler de notre projet, du cyclotourisme et de la biomasse en Espagne !

Le soir, une projection du cin'énergie est organisée dans leur local de Santacleta. Grand succès ! Une vingtaine de personnes viennent voir nos premiers courts métrages. Le concept de vélo-cinéma intéresse !

Nous croisons également Juan le frère aîné de Lucia actuellement en voyage en Europe et venu spécialement à Séville pour le championnat du monde de basket.

Plaza españa, Séville


Beaucoup nous avaient décrit Séville comme la capitale espagnole du vélo, nous nous imaginions donc une Strasbourg française ou Freiburg allemande. A notre grand étonnement, nous ne croisons pas tant de cyclistes que ça. Faut dire que la ville est couverte de pavés ! Pour nous Barcelone reste quand même plus cyclo-friendly...



Container à huile usagée
Dans deux jours nous changerons de continent et mettrons les pieds au Maroc ! Avant de quitter l'Espagne, soulignons un autre thème que nous aurions aimé creuser pour le cin'énergie : ici, il n'est pas rare de croiser des containers orange de recyclage d'huile alimentaire usagée. En Espagne, toutes les familles à qui nous avons posé la question étaient habituées à recycler leur huile. Cette huile sert ensuite pour faire du bio-diésel ou du savon. A quand des containers en France ?




Un vautour






Côté projet, nous n'avons malheureusement pas pu projeter au pays basque comme prévu. Et oui , passer la semaine du 15 août avec toutes les fêtes de villages, ça n'était pas la période idéale... Nous avons cependant pris contact avec l'association AVEBIOM spécialisée dans la biomasse et devons les rencontrer prochainement lors de notre passage à Valladolid. Sur les conseils de Juanjo, nous allons également essayer de contacter des bars cyclist-friendly pour organiser des projections dans les villes suivantes. (Palencia, Valladolid, Salamanca, Caceres, Sevilla, etc...)