21/12/14 2000 miles et une transat !

Chargement des vélos
Après avoir chargé sacoches et vélos bien emballés sur Tiamat, nous voilà parties pour une dizaine de jours dans le delta de la Casamance suivis de la fameuse transatlantique.

Nous avions connu le bateau grâce au site internet de bateau stop vog avec moi et après avoir connu l’équipage en France avant de partir, nous avons décidé de faire la transat à bord. Tiamat fait partie d’un rallye de 10 bateaux partis entre la France, le Sénégal, le Brésil et les Antilles.






A bord de Tiamat, nous retrouvons Anne et Axel, tous deux professeurs de voile, Cindy accompagnant ses amis depuis la France et Kia-ora la chienne de bord prête à aboyer dès qu’elle voit des poissons !
Le trio de Tiamat (Anne, Axel, Cyndie)

Pendant 10 jours, nous nous arrêtons de petits villages en petits villages et partout l’accueil fait aux voiles du partage est toujours très chaleureux. Un soir, nous avons l’occasion de réaliser une projection dans un collège. Au total, en plus des membres des voiles du partage, ce sont près de 300 enfants qui viennent pour regarder le film !



Ces 10 jours tranquilles en Casamance sont aussi l’occasion de faire les dernières réparations sur le bateau avant la transat’ : par exemple de gratter la coque pour enlever tous les mollusques accrochés qui nuisent à l’hydrodynamisme du bateau. Nous en profitons pour nous acclimater à la vie sur un bateau en douceur.

Une fois le plein de fruits, légumes et féculents fait, nous hissons les voiles direction le Brésil. Les premiers jours sont très difficiles et chaque tâche quotidienne devient une épreuve. Lucia passe trois jours à vomir par dessus bord tout ce qu’elle ingurgite et en ressort avec une hypersensibilité psychologique à certains aliments (ex : pain, concombre, confiture ¿?). Le vent est fort et le bateau est en mouvement constant, impossible donc pour nous de faire quoi que ce soit d’autre que de manger, dormir et aller à la barre faire notre quart. Comme le bateau ne possède pas de pilote automatique, de jour comme de nuit, il faut quelqu’un à la barre pour rectifier la trajectoire du bateau ballotté par les vagues. Pas toujours très facile de faire comprendre à une masse de trente tonnes d’aller à gauche, que dis-je d’aller à babord quand les vagues la poussent à tribord. Nous barrons donc entre 10h48 et 16h24 pendant la journée et de minuit à 4h du matin.


Maylis à la douche !


Ce n’est qu’au bout de 4 ou 5 jours que nous pouvons commencer à faire la cuisine ou la vaisselle sans être prises par un mal de mer terrible au bout de 5min. Faire la cuisine reste quelque chose d’assez compliqué. Nous faisons très attention à notre consommation en eau et essayons d’incorporer un tiers d’eau de mer dans nos plats. Gare aux vagues quand on a le dos tourné, au début, on ne se méfie pas assez : Lucia viens, ton thé est prêt ! Vague. En fait plus la peine de te lever, t’as plus de thé ! Et nous qui pensions profiter des heures de libre pour monter les vidéos, ça ne sera pas pour tout de suite ! La vaisselle se fait également à l’eau de mer et on va aux toilettes directement à l’arrière du bateau en se tenant bien pour ne pas passer à l’eau !








Lucia, journée sans vent
Et puis ce que l’on craignait arriva, la crainte de tout marin de l’atlantique : le célèbre" pot au noir"… gigantesque bulle d’air sans vent se déplaçant aux environs de l’équateur. Nous passons une bonne semaine à guetter la moindre brise qui nous ferait atteindre ne serait ce que 2 noeuds soit un peu moins de 4km/h. Les jours passent sans grand changement et le temps commence à se faire vraiment long. Ça a ses avantages en fait l’avion, pas vrai ? Les voiles passent leur temps à flapper, s’abiment et se déchirent. Heureusement que le joyeux équipage de Tiamat est là pour remonter un peu le moral. Kia-ora aussi commence à devenir dépressive…


Kia-ora guettant le dauphin
Poisson volant

Anne qui fête la moitié de la transat

Nos journées sont parfois distraites par un paquebot ou un porte containers qui passent au loin ; le vol des poissons volants en rase motte au dessus des vagues, qui ont parfois le malheur de sauter la nuit sur le bateau et que l’on retrouve tout secs le lendemain matin (un matin, à 4h en rentrant de notre quart nous avons trouvé un énorme poisson volant dans une de nos sacoches avant, il avait donc fait un vol plané, était passé par le hublot et avait atterri dans la sacoche !); un oiseau migrateur qui tente tant bien que mal d’attraper ce même poisson volant et qui nous accompagne parfois pendant une journée entière ; la compagnie des dauphins qui viennent nager à nos côtés, repérés par la chienne à l’avance au grand bonheur de tous.



Fortaleza !!
Enfin, le vent revient, on retrouve notre moyenne de 5 noeuds (10km/h), on commence à parler de l’arrivée, à guetter les côtes. La dernière nuit, nous commençons à apercevoir le halo de lumière qui émane de Fortaleza à bien 150km des côtes. Ce n’est qu’à 8h du matin que l’on commence à voir les immeubles. A midi nous sommes en face de la ville. Commence la grande galère de savoir où amarrer le bateau. Nous essayons plusieurs ports sans grand succès. Les autorités locales nous mettent en garde contre les vols et assauts, Fortaleza est réputée pour être  une des villes les plus chaudes du Brésil. Par chance, un autre bateau du rallye arrivé 2 jours avant nous aide à trouver un coin juste derrière le plus grand hôtel 5 étoiles de la ville. Après négociation des tarifs, nous voilà installés les pieds dans l’eau de la piscine !

Tiamat crew
Nous contactons le lendemain l’association pro vélo de Fortaleza ainsi qu’un cycliste de Warm shower chez qui nous irons passer la nuit ce soir. Il ne nous reste plus qu’à monter les vélos et on est reparties !